Les générations en emploi
30 mai 2022, Chronique sur l’emploi
« Pour s’entendre, il faut d’abord se comprendre. » Carol Allain
Quatre générations se partagent l’espace du monde du travail. À travers le temps, l’histoire et le marché de l’emploi évolue à la vitesse grand V, une vitesse dont la Covid-19 a été dans le fond plus un accélérant qu’un limitant à certains égards. Qu’on soit employé ou employeur, nous côtoyons ces quatre générations d’humains avec leurs différences prononcées ou moindres, leur interinfluence sujette à conflits ou non, bref leur désir intrinsèque de trouver un emploi qui leur ressemble, leur envie de s’épanouir à l’emploi et surtout leur désir conscient ou inconscient d’être pleinement eux dans ce « vivre ensemble au travail ».
Mais comment allier, gérer et intégrer les employés au cœur de ce tourbillon social? Comment amenuiser ces différences intergénérationnelles pour en faire une force commune plutôt qu’un abime d’individualisme?
Quand il est question d’histoire d’humanité, de bouleversements, de changements notoires, l’utilisation de la modération des proverbes surtout africains m’inspire énormément. D’une part pour garder ce caractère d’ouverture à la réflexion et au dialogue, d’autre part pour conscientiser à une réelle responsabilisation face à la tentation d’être dans le jugement, et enfin pour pousser à l’action commune et constructive au rythme d’une interinfluence réaliste, et audacieuse d’espoir.
Voilà donc avec 7 proverbes cet art au cœur du bien vivre ensemble au travail avec toutes les différences, les chocs et les conflits mais aussi et surtout les forces, les richesses et les liens entre les générations au travail.
1- »L’arbre est devenu une pirogue, on ne revient plus en arrière »
Partons du principe qu’on ne peut changer ni la personnalité, ni les réflexes professionnels d’un individu avec un coup de baguette magique ou par un discours moralisateur. Puisqu’il s’agit de comportements souvent inhérents à la génération de l’individu qui viennent de contextes sociaux–économique et historique et qui sont bien encrés. Cependant, au bonheur des employeurs et collègues, ceux-ci peuvent être tempérés selon le sens de l’adaptation, la provenance et selon l’éducation reçue.
2- « C’est au bout de l’ancienne corde qu’il faut tresser la nouvelle. »
Prenons conscience que oui actuellement, ces quatre générations différentes cohabitent sur le marché de l’emploi mais ne perdons pas de vue que la population est vieillissante et que nous allons devoir travailler de plus en plus longtemps, mieux vaut s’intéresser à cette réalité sociale et agir.
Les quatre générations sont : la génération traditionnelle (personnes nées jusqu’en 1944), la génération des baby-boomers (personnes nées entre 1945 et 1961), la génération X (personnes nées entre 1962 et 1978), la génération Y (personnes nées entre 1979 et 1994) et la Génération Z (personnes nées entre 1995 et 2010)
3- »La vie est une leçon qu’on a jamais fini d’apprendre »
Dans chacune des générations, nous retrouvons des différences qui se manifestent dans le milieu de travail. Tandis que les traditionnels désirent un travail pour être encore utiles à leur communauté, les baby-boomers attachent encore une grande importance au travail et à la stabilité. La génération X a à cœur l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée et les Y ont des attaches professionnelles qui sont temporaires, car ils désirent une vie personnelle avant tout. Tous ces travailleurs ont des besoins différents auxquels il faut répondre. Voilà en effet le défi pour les employeurs et aussi pour les employés!
4- »Le Temps révèle ses vérités »
Au fil du temps, les différences les plus significatives se sont dévoilées dans l’espace travail. Le décalage le plus notable entre les jeunes et les anciennes générations est la technologie. Les anciennes générations vous diront à leur tour mieux connaître la valeur du travail que les plus jeunes. La génération Y par exemple s’est taillé la réputation de ne pas porter une grande considération à l’autorité. Le plus jeunes ont un accès à l’information plus facilement, une quantité quasi infinie de connaissances disponible sur le Web à tout moment. La langue anglaise a envahi le monde du travail au détriment de la langue de Molière; les marchés internationaux séduisent les jeunes embauchés et leur offre de réelles opportunités de carrières à ces jeunes qui n’ont pas encore d’attaches familiales. Voilà une somme de vérités à ne pas perdre de vue et sur lesquelles prendre le temps de réfléchir, de comprendre chaque génération, leur interinfluence, en discuter sans faux-fuyants et trouver ensemble des pistes de solutions.
5- »Tant que la marche continue les bras continuent de balancer. »
Une bonne compréhension des générations par les gestionnaires et les employés favorise l’échange de compétences et amenuise les chocs en général.
La mise en place de pratiques « agiles » ainsi qu’une stratégie RH afin d’attirer et de garder ses équipes doivent être mis en place. Il est d’ailleurs en vogue de parler de « marketing RH ».
6- « Le meilleur moment pour semer une forêt, c’est il y a vingt ans. Le second meilleur moment, c’est aujourd’hui. »
Il ne s’agit pas de séparer et d’opposer les générations, mais plutôt de les rapprocher et de les envisager dans leur complexité (…) nous devons agir ensemble dans nos différences et nos certitudes afin de chercher à nous lier davantage les uns des autres » (Carol Allain, 2014).
Il faut comprendre que chaque génération apporte un aspect positif au travail qui est profitable pour tous. Nous avons tout intérêt à comprendre les générations qui nous entourent, car bientôt la génération Z fera sa place sur le marché du travail.
Car d’ici les 10 prochaines années, les générations Y et Z seront majoritaires sur le marché du travail.
Chaque individu employeur ou employé doit :
Comprendre l’origine des comportements
Éviter d’être dans le jugement
Travailler son ouverture d’esprit face aux différences
Composer avec l’autre sans se dénaturer
Accueillir le changement et la vitesse, qui sont inévitables
Communiquer
Accepter le passage du temps au lieu d’être en quête de jeunesse éternelle
7- « La route ne donne pas de renseignements au voyageur. »
Les conflits entre générations datent de bien avant le concept de génération, le découragement des anciens envers la désinvolture des jeunes et du jugement de ces derniers envers les anciens. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil dira la maxime. Alors prenons notre mal en patience…car finalement les systèmes et les marchés s’adaptent et se modifient et sommes toute on finit toujours par s’en sortir.
Plusieurs pistes de solutions sont à prendre en considération par les entreprises. Voilà quelques-unes : Former son personnel sur le sujet pour mieux se comprendre, créer des équipes et des groupes de discussions intergénérationnelles, repenser la hiérarchie, développer son leadership et sa capacité de coaching: culture d’ouverture, conciliation travail/famille, lieux de ressourcement et de réflexion, aménagement d’espace de travail, télétravail, veille sur la qualité de vie (globale)…bref penser un ‘’marketing RH’’
Autant de pistes de solutions issues de la conférence « Générations en emploi », si cela vous intéresse visitez www.centrelepont.com
Par Elvire B Toffa
Agente de développement et communication
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